Safe space numérique pour le règne Fongique
Culture Fongicide, à quand un safe space pour le vivant ?
« Reconnaître et éliminer les moisissures dans la maison » « moisissures au mur : comment s’en débarrasser » « huit astuces pour éliminer les traces de moisissures »
Sont autant de résultats qu'internet vous proposera si jamais vous deviez rechercher des informations sur les moisissures. J'ai l’habitude, parce que je suis née à l'aube du 21ème siècle et parce que j'ai – du plus loin que je me souvienne – toujours disposé de cet accès à l'information en ligne, de commencer à creuser un sujet par une requête dans un navigateur. Et sinon, c'est assez singulièrement que je constate que le terme « moisissure » est indissociable de la perspective de sa destruction.
Internet c'est un miroir qui regarde penser l'humanité, une démonstration de la vision hégémonique de l'Homme sur le vivant. Cependant, il semblerait que ces derniers temps, les cartes aient été rebattues. Peut-être est-ce le moment de s’engouffrer dans la brèche, de donner de l'espace et de la reconnaissance à ces organismes largement marginalisés. Alors même que nous ne savons encore rien des moisissures, nous voici déjà confrontés à deux problèmes : En apparence, il est extrêmement difficile de faire des recherches objectives quand quelques deux millions de résultats vous poussent à exterminer vos sujets de recherche sans ménagement. Ensuite, les comportements destructeurs de l'Homme envers les moisissures, et le vivant en général, sont complètement normalisés, voir même encouragés, par la société, cela évoque l'existence d'une réelle culture de l’aseptisation et du fongicide.
Les idées de mon projet sont les suivantes : premièrement créer un espace numérique ouvert, accessible et collaboratif qui requestionnerait notre relation avec ces vivants, l'aversion, fondée ou non, que les moisissure peuvent inspirer aux êtres humains et l’intérêt écologique et artistique de défendre les organismes les plus gênants de nos habitations.
Deuxièmement : chercher une manière d'exploiter les résultats proposer par différents navigateurs sur un sujet donné, avec un intérêt évidement pour des questions qui "semblent" faire l’unanimité mais qui laisse peu de place aux prises de consciences, aux idées perçues comme réfractaires à un ordre des choses bien établi. En d'autre terme, à qui les espaces numériques donnent-ils réellement la parole ?
C'est parce que ce deuxième point me semble vaste que je recentre pour le moment mes constatations autour des moisissures, et/ou créer en parallèle ce safe-space, un url contestataire à la culture fongicide à faire apparaître dans les premiers résultats de votre navigateur préféré (Et si ce n'est pas possible, alors simplement faire en sorte que, lorsqu'un appareil est connecté sur un réseau wifi défini, un raspberry renverrait l’utilisateur vers une "fausse" page de résultats après sa requête.)