Manipulation Ludique de Ressources Théoriques

MANIPULATION LUDIQUE DE RESSOURCES THEORIQUES

Atelier développé en collaboration avec Angélique Chabin et Loïs Lepretre.

L'objectif de cet atelier était la création de readers personnels pour les participantx et d'une édition collective. Nous avons investi l'espace galerie de l'ERG durant trois jours pour proposer aux étudiantx et personnes externes à l'école de venir confectionner des readers.

C'est quoi un reader ? Et pourquoi avoir choisi cet outil ? Réponse ici.

Comment réaliser un workshop manipulation de ressources ?

Ce mode d'emploi a été rédigé par Angélique Chabin.

1 Le processus de sampling

1. Sélectionnez les ouvrages, images, objets...que vous souhaitez sampler.
2. Parcourez-les. Dès qu'un fragment vous parle, scannez-le.
3. Une fois votre parcours de références terminé, imprimez tous les scans.
4. Vous n'avez plus qu'à les relier et à les customiser si vous le désirez, et votre reader est prêt !

2 La direction de l'atelier

Plusieurs questions se posent au début de l'organisation d'un atelier reader.
Sur combien de jours tenir l'atelier ?
Est-ce un atelier sur inscription avec un groupe de personne établi, pour un échange plus long et posé. Ou est-ce que c'est un atelier libre ou les personnes passent aléatoirement ?
Faut-il garder une trace ?
Faire un compte rendu des ressources samplées ?
Archiver les readers réalisés ? Ou les laisser devenir des objets personnels ?

Toutes ces décisions sont libres et permettent d'aiguiller la direction que va prendre l'atelier.

3 Le lieu

Le lieu physique, choix de la salle, espace ouvert/fermé?
Il est important de se demander a quels type de participantx on donne accès ? Par exemple, un public de passage dans un évènement, des étudianx en école qui ont accès facilement à l'atelier ou encore un lieu culturel qui peut communiquer sur l'évènement (liste non exhaustive)?... Cet atelier peut se tenir dans un espace non institutionnel, dans un cadre privé, dans une asso, un collectif... Dans ce cas, il faudra trouver un lieu accessible ou les participantx pourront se rassembler pour l'atelier. Il sera peut-être plus difficile de trouver un lieu. Il est possible de se tourner vers des assos qui ont des locaux, bars/cafés associatifs, lieux alternatifs, lieux culturels. (trouver autres lieux, squats ?) Vous pouvez vous assurez que ces lieux restes accessibles en transport, pour les personnes en situation de handicap et peut-être un accès à des sanitaires (mixtes).
Cet atelier peut également se dérouler dans des institutions, des écoles, des bibliothèques, des festivals, lieux publics… Dans ce cas l'accès à un lieu peut-être plus simple. Vous pourrez vous tourner vers ces institutions pour trouver le lieu de plus adéquat avec les envies et la direction de l'atelier choisis.

Il est intéressant de se demander si on veut que l'atelier soit dans un coin calme pour ne pas être dérangéx, un espace fermé ou si on veut plutôt que les participantx soient de passage dans un espace ouvert proche d'une entrée/sortie.

4 Le fond documentaire

Le fond : libre ou spécifique ?
Quel niveau de livre. Connu, pas connu ? (de main a main, vendu, potes ?)
Limite de nombre pages à a scanner (droit d'auteur·ices)
Quel dispositif pour citer les sources ?

Le fond documentaire peut prendre des formes différentes. Le principe du reader permet d'horizontaliser les types de lectures et permet les rencontres et les triangulations de textes qui ne se seraient peut-être pas rencontrés. Il est alors possible de demander la participation au public en proposant d'apporter des références. Il peut être aussi intéressant d'organiser un atelier fabrication de reader dans le cadre de la valorisation d'un fond à disposition : bibliothèque (pirate ou non), archives, fond privé ou public... Le fond peut aussi être choisis autour d'une thématique ciblée.

Quel type de livre valoriser ? Peut-on utiliser n’importe quel livre ? Comment sourcer ? Peut-on sampler sans limites ?

5 Le matos

Imprimante hackée ?
Récup ?
Achat ?
Emprunt ?
Choisir les éléments de custom ?

liste non exhaustive

• Imprimante qui scan OU imprimante + un scanner
• Du papier
• Du mobilier pour s'assoir/se poser
• Du matériel de reliure : Agrafes, rubans, élastiques, épingles...
• De quoi custom les scans : Strass, stickers, rubans, masking tape, agrafes, colles, tampons... (optionnel)
• De quoi grignoter ou se désaltérer. (optionnel mais sympathique)

Les imprimantes

Imprimante jet d'encre ? Les imprimantes jet d'encre (ou dites imprimantes ménagères) sont celles que nous avons souvent chez nous. Elle ne sont pas très cher à l'achat; elles sont trouvables facilement d'occasion ou en récup'. Elles se rechargent avec des cartouches d'encre achetée dans le commerce. Elles impriment plus lentement et ont une qualité limitée. Aujourd'hui, la plupart d'entre elles possèdent un scanner intégré. Si vous avez de la chance, vous avez peut-être la possibilité de trouver vos cartouches jet d'encre à bas prix (action, internet...). Malheureusement si votre imprimante est assez récente, souvent les cartouches achetées sans marques officielles (Epson, HP, Canon...) sont bloquées par les machines et impriment moins de copies. Alors, peut-être faut-il envisager de hacker son imprimante jet d'encre ? De nombreux tutos sont trouvables sur internet. Cependant, il n'existe pas encore de solution pour hacker les cartouches à puce.

Imprimante laser ? Les imprimantes laser sont celles que l'ont trouve généralement dans les bureaux, dans les écoles, services impression... Il en existe des grandes et des plus compactes qui sont plus abordables. Elles fonctionnent avec des toners (cartouches de poudre) et permettent de faire des impressions de bonne qualité et en grand nombre. Si l'organisation de l'atelier se passe dans un cadre institutionnel, vous pouvez essayer d'emprunter ce type d'imprimante.

Imprimer autrement ? Trouver une machine pour imprimer n'est pas toujours simple, peut-être est-ce l'occasion d'envisager de nouvelles façon de reproduire des documents ? Pourquoi pas des imprimantes thermiques (impression ticket de caisse), stockage numérique...

6 La thune

Faire en indé ?
Où trouver l'argent ? En a-t-on nécessairement besoin ? Faire dans un cadre "institutionnel" ?
Demander des fonds ?

Le but de cet atelier est d'essayer de mettre en place un cadre d'échange mais aussi de production d'un "objet éditorial". C'est pourquoi l'argent reste un élément dont on peut avoir besoin. Mais dans cette partie on peut quand même questionner le besoin de thune qui est très lié aux besoins de matos. Jugez à quel point vous avez besoin de dépendre de ces deux composantes.

En indépendant, vous pouvez trouver des solutions pour obtenir quelques fonds comme une vente, une demande de dons, une participation en prix libre ou encore une mise en commun de matériel.

Si vous organisez l'atelier dans le cadre institutionnel, vous pouvez tenter de demander des financements et/ou des demandes de matériels aux lieux qui vous accueillent. Parfois, les institutions ont des budgets allouées à la valorisation et l'animation lieu. Dans notre cas par exemple, l'école d'art, nous savons qu'il existe plusieurs possibilités comme les semaines de workshop ou les étudianx peuvent proposer des ateliers et débloquer des petits budgets. Dans certaines écoles les clubs peuvent aussi avoir accès à un budget à l'année, n'hésitez pas à vous lier avec d'autres entités. Toujours en école, il est aussi possible de demande au Bureau Des Étudianx ou encore le Conseil Étudianx qui peuvent avoir des budgets alloués à ces activités.

Pourquoi organiser un workshop manipulation de ressources ?

Le workshop Manipulation Ludique de Ressources Théoriques permet un espace d'échanges. Il peut être le lieu où des références qui n'auraient jamais cohabité dans d'autres contextes se rencontrent. Lorsqu'il prend place dans un cadre institutionnel, le workshop permet un recul, une approche transversale et horizontale de la théorie. Les institutions, écoles, centres d'art, bibliothèques sont en effet un lieu d'emmagasinement de savoirs mais elles sont souvent aussi le lieu de hiérarchisation et d’inculcation forcée de ces derniers. Ce sont par ces lieux que nos pratiques s’imprègnent de la théorie et c’est donc par eux que se reproduisent les systèmes de domination au sein de celle-ci. La création collective de readers permet d’échapper à ces logiques en mettant sur le pied d’égalité que constitue la surface du scanner tous types de documents. Il répond au besoin d’horizontaliser nos connaissances, de légitimer nos références, allant de l’ouvrage théorique le plus dense, aux paroles de nos chansons, en passant par nos photos d’enfance, captures d’écran de réseaux sociaux, illustrations griffonnées… La force du reader réside dans cette cohabitation impromptue et intime, focalisée sur le contenu.

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